Compagnie Dominique HOUDART - Jeanne HEUCLIN

Les leçons de ténèbres de François COUPERIN

Ensemble XVIII / 21 Musique des Lumières
Direction Jean-Christophe Frisch
Compagnie Dominique Houdart, Jeanne Heuclin
Mise en scène de Dominique Houdart
Voiles de Brigitte Bourdon
Coproduction Festival Musical de Besançon

Notes de mise en scène

 Les "Leçons de Ténèbres" appartiennent à la liturgie de la Semaine Sainte. Les Lamentations de Jérémie, mises en musique, évoquent la solitude de Jérusalem et du peuple d'Israël, elles sont l'aveu des fautes du peuple élu. Le rituel des lamentations existait également en Egypte, invocation aux dieux pour protéger la barque des morts et assurer leur résurrection.

 Dans la liturgie chrétienne, elles symbolisent la solitude du Christ au moment de son agonie, son abandon par les apôtres, qui dans le rituel du Mercredi, Jeudi et Vendredi Saint, se traduit par l'extinction progressive de 12 bougies qui représentent les 12 disciples, la 13e bougie qui brûle seule à la fin de la cérémonie représente le Christ rédempteur, mort pour le salut de l'humanité.

 Cette belle liturgie de la Semaine Sainte, admirablement servie par la musique de Couperin, comportait également l'installation de voiles sur toutes les statues et les crucifix de l'église, voiles qui ne seront ôtés que le jour de la Résurrection.

 Le symbole du voile se retrouve, lui aussi dans de nombreuses religions, et dans tous les cas il signifie la connaissance cachée, et révélée, la séparation. La prise du voile dans la tradition chrétienne monastique marque la séparation du monde. Le voile du Temple de Jérusalem, qui cachait le Saint des Saints, s'est, dit l'Evangile de Mathieu, déchiré de haut en bas au moment de la mort du Christ, marquant ainsi le "dévoilement" au sens initiatique du terme. Le dévoilement sera l'entrée en lumière, en révélation. La pose des voiles sur les statues est une préparation symbolique à la Résurrection, au retour de la lumière. Le voile est également un objet paradoxal : en enveloppant, il révèle, il donne a voir la forme dans son épure et sa simplicité. L'enveloppement l'empaquetage, sacralise en créant le mystère, en préparant à la révélation.

 C'est en respectant tous ces éléments de la liturgie, en les amplifiant, en accentuant leur sens symbolique et rituel, que la mise en espace sera réalisée. Des tissus, des linges, symboles du linceul (étymologie identique, linge et linceul viennent de lin), seront les éléments du cérémonial qui consistera a envelopper par fragments le monument dans lequel se déroule le spectacle, église, château, place publique, théâtre, mettant ainsi en valeur les formes de ce monument, le ritualisant, lui donnant un sens caché participant au mystère de la résurrection, au caractère pathétique de la musique, révélant ainsi son sens profond.

 À chaque verset correspond un enveloppement, effectué par des personnages eux aussi voilés, hiératiques, proches des pénitents. Ils vont transformer l'espace en symbole spatial, en lieu de la pénitence et de l'attente, porteur de la cérémonie funéraire, lente marche vers les ténèbres avant que revienne la lumière
Dominique Houdart Le mot lamentation évoque irrésistiblement Jérusalem, en raison du fragment de mur du Second Temple qui y subsiste, et porte en français ce nom artificiel de Mur des Lamentations. Les Lamentations de Jérémie sont avant tout un recueil de cinq poèmes anonymes, contenus dans la Bible. La tradition chrétienne les attribue au prophète Jérémie. Elles déplorent la destruction de Jérusalem par les Babyloniens en l'an -587. Elles sont chantées lors de la fête juive du 9 Av, commémoration de la destruction du Temple.

 Dans la liturgie catholique romaine, elles sont chantées durant la semaine sainte, dans le cadre d'une cérémonie très longue, qui depuis le 17e siècle, fait alterner des versets en plain-chant (antiennes, psaumes et répons) et les leçons en musique figurée. Parfois ce sont au contraire les répons qui étaient figurés. Chaque verset commence, en acrostiche, par les lettres dans l'ordre alphabétique. La traduction latine a conservé ces lettres hébraïques, malheureusement dénuées de sens, comme s'il s'agissait d'une simple numérotation. Dans la version originale en hébreu, le sens de chaque verset est indissociable de la signification symbolique de sa première lettre. La version catholique a ajouté la phrase "Jerusalem convertere ad Dominum Deum tuum" c'est à dire "Jérusalem tourne-toi vers ton Dieu".

 L'importance que revêt Jérusalem pour les religions du livre nous a conduit à utiliser l'alternance de la liturgie des ténèbres pour rapprocher les perceptions juives, chrétiennes et musulmanes de cette ville. Il n'existe pas de musique mystique musulmane évoquant Jérusalem (Al Quds en arabe). La ville n'est d'ailleurs pas citée dans le Coran, et sa conquète lors de l'expansion de l'Islam n'a pas été considérée comme un évènement capital. Le prophète Muhammad semble avoir considéré Jérusalem comme un lieu quelquonque, dont il souhaitait faire oublier l'importance passée, alors que la tradition place sur le Dôme du Rocher son élévation vers le ciel.  C'est donc par un texte contemporain, écrit par Rachid Benabdeslam, que nous évoquons Al Quds et sa mosquée El Aqsa, "la Lointaine", et l'importance de la troisième ville sainte de l'Islam pour les musulmans actuels. La liturgie catholique des Ténèbres se terminait par le Miserere, qui implore la clémence divine. Nous ne pouvons chanter ces mots sans penser à la Jérusalem actuelle, toujours aussi chargée de symboles, d'histoire, d'émotions, quelle que soit le rapport personnel que nous entretenons avec elle.

 Quomodo sedet sola civitas plena populo.
Jean-Christophe Frisch

DEVIS DES LEÇONS DE TÉNÈBRES de François COUPERIN

Ce devis est en deux parties, et le spectacle fait l'objet de deux contrats séparés

1 ENSEMBLE XVIII - 21 MUSIQUES DES LUMIERES

Administratrice Martine Desroches, tel 01 45 87 55 54 Cachet par représentation : 7623 euros HT TVA 5,5%
Défraiement et transport à partir de Paris pour 9 personnes
1 chambre couple, 7 chambres individuelles

2 COMPAGNIE DOMINIQUE HOUDART JEANNE HEUCLIN

 Option 1: si la structure d'accueil fournit le matériel technique, les techniciens, et s'occupe de recruter des choristes
Cachet pour une représentation : 3.812 Euros HT
Cachet par représentation supplémentaire 2.287 Euros HT
TVA à 5,5%
+ défraiements pour 6 personnes pendant la durée du séjour 4 jours de stage et d'installation, plus le jour du spectacle et le retour + transport 1,52 Euros du Km départ Avignon
Le cachet comprend les répétitions avec les choristes, l'installation. technique sous la direction de notre régisseur et de notre décoratrice.
La structure d'accueil doit fournir 2 techniciens lumière et les projecteurs, câbles, branchement., ainsi que 2 machinistes.
La Compagnie fournit les costumes, le tissus, les attaches.



Renseignements :
Nouvelle adresse

Cie Dominique Houdart-Jeanne Heuclin
12 RUE VAUVENARGUES
75018 PARIS
Tel 01 42 81 09 28
GSM 06 11 87 62 77
Siret: 353 180 813 00035
APE 923 A
Licence cat 3 n 15816
La Compagnie est conventionnée par le Ministère de la Culture, DRAC Ile de France.
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Ce spectacle a été créé en septembre 2001, à Dôle, Belfort et Besançon. Il sera repris au Festival d'Ile de France le 7 septembre 2002 à l'Eglise Saint Paul à Paris, rue Saint-Antoine dans le Marais. Projets dans le département du Gard en 2003.
LA PRESSE

L'église, la synagogue et la mosquée avaient uni leurs pierres dans un même mortier pour en faire un temple étincelant, assez vaste pour accueillir tous les hommes de bonne volonté. C'est la leçon à tirer de ces ténèbres revisitées par Dominique Houdart et la formation dirigée par Jean-Christophe Frisch, l'Ensemble XVIII/21- Musique des Lumières.
Didier Hemardinquer.
L'Est Républicain 30/9/2001

L'oreille du neophyte se retrouve à l'écoute du "plein-chant" d'ouverture, du superbe Miserere de cloture, pour connaître l'extase avec les prestations superbes de deux sopranos, Cyrille Gerstenhaber et Stéphanie Revidat.

Dominique Houdart a su imposer une intelligente théâtralité à cette pièce musicale austère.
M.CL. V.
Les Dépêches,
Le Progrès 29/9/2001