Compagnie Dominique HOUDART - Jeanne HEUCLIN

LE COLPORTEUR GAZETTE DE LA COMPAGNIE

Octobre-novembre 2005

Cette gazette commence par le calendrier de nos spectacles, en attirant votre attention sur notre dernière création :

LES VOIX DE LA MATIERE

de Jeanne Heuclin

Le 30 novembre 2005, à 20h30, ce spectacle sera joué dans le cadre du festival les Atypiques, organisé par les ATP d'Alès, dans la salle polyvalente de Cendras, à 10 kilomètres d'Alès (Gard). Reprise en mars au Festival Méliscènes d'Auray (date à préciser) Pour parler de ce spectacle que nous avons présenté lors de nos répétitions publiques de juin, voici des extraits de témoignages :

"La matière n'est pas muette. De la matière montent des voix. La matière, c'est la terre que la comédienne Jeanne Heuclin pétrit avec amour, mystérieusement, selon un rituel qui nous renvoie à l'aube du monde. Matière, Mater, ma terre. La matière, c'est aussi un corps, notre corps avec sa chair, ses nerfs, ses os, ses eaux, ses viscères et Jeanne Heuclin nous le donne à voir. Et à entendre : toute une gamme de sons signifiants, depuis le souffle de la respiration jusqu'au lyrisme de Monteverdi en passant par les cris, les cacophonies, la prose de Ionesco ou les vers de Racine restitués avec leur accent tonique original. Des voix à voir, à suivre, comme autant de voies pour mieux appréhender le rapport entre notre monde intérieur et notre environnement. Pour comprendre aussi, en conséquence, les liens qui unissent, dans le théâtre de marionnettes, celui qui dit (le récitant) et celui qui manipule, celui qui a la voix et celui qui a le geste dans l'acte créateur qui fait d'un objet - bout de bois, de chiffon, détritus- un être qui nous ressemble."
Josiane Maze, ATP d'Alès, professeur de Lettres

"Car c'est bien de démontage, de démonstration, d'analyse, de savoir et de rêve, de réponses et d'interrogations, qu'il est question dans ce spectacle, véritable poétique de la pédagogie ; avec une infinie et très rare générosité, des magiciens livrent leurs secrets, les coulisses de leur savoir-faire. Quel cadeau ! Jeanne explique à voix-corps -impeccable sac à malices- qu'elle n'est rien d'autre, comme chacun d'entre nous, que le pilier des quatre éléments ; elle fait là-dessus une très jouissive conférence, initiation à la phonologie, oui oui, c'est un cours ! Et cours toujours Molière, et toi aussi Shakespeare, et Queneau, et Beckett, et Duras, et toi aussi, Monteverdi, chant et sens, voix unique(s) de Tancrède et de Clorinde, qu'on entend à quatre genoux : il y a longtemps qu'on ne vous avait si entendus si justes, à la porte première du théâtre, celle des marionnettes, simples ressorts tendus de drap, à vue à voix que voilà ! " Anne Quesemand, auteur, metteur en scène, co-directrice du Théâtre à Bretelle et du théâtre de la Vieille Grille

"Le spectacle présenté par la Compagnie Dominique Houdart, Jeanne Heuclin est merveilleusement original : " l'aurore" de la voix humaine. Avec Dominique Houdart aux marionnettes et Jeanne Heuclin pour la partie vocale. Celle-ci, à mesure que se déroule la représentation, dit ce qu'elle fait, et ce qu'elle fait ce sont des exercices d'acteur corporels et vocaux - quoi de plus banal ? Non, si ce faire constitue un dit. Le dit du geste et de la voix. Au fond, cette représentation, plutôt cette monstration, prend petit à petit l'allure et la forme d'un poème didactique sur l'art de l'acteur. Dans tous les extraits qu'elle dit, sa voix reste aussi près que possible du corps, car "le sens trahit le son" et les "interjections sont dessinées par la forme déterminante de nos sphincters". Derrière chaque mot, une interjection.

Remarquable à cet égard, le monologue de Lucky, absolument formidable, de "En attendant Godot" de Samuel Beckett. Et les personnages de Molière, du Misanthrope, de Pierrot et Charlotte de Dom Juan, Matamore de l'Illusion Comique de Corneille. Ces personnages du théâtre classique, Jeanne Heuclin en semble lire le caractère, comme une écriture. Stupéfiant également le monologue sur la normalité de Patrick Dubost. Enfin, en voix chantée, l'extrait du "Combat de Tancrède et de Clorinde", de Monteverdi, particulièrement fascinant, oF9 "un parlé chanté s'écrie" (sic). De fait, la mise en scène joue comme une écriture. Il faut absolument courir voir et entendre ce spectacle d'une rare qualité."
Jean Perin, Psychanalyste, ancien professeur à l'école de Jacques Lecoq

Nous reprenons, également

ZAZIE DANS LE METRO


de Raymond Queneau

Naturellement les 40 Padox sont toujours d'actualité

PADOX dans la Cité, et Les quatre saisons des Padox sur la musique de Vivaldi

Si vous souhaitez participer au stage Padox, n'hésitez pas à nous joindre.

Maintenant, si vous avez le courage de lire cette gazette jusqu'au bout, voici le

BILLET D'HUMEUR

Les navires de la SNCM ne sont pas de nouveaux cuirassés Potemkine, la terre fait la gueule et fronce le sourcil, les guerres néo-coloniales n'en finissent pas d'en finir, le Brésil maintient la vente libre des armes à feu, et les sacs-poubelles qui polluent la terre sont bien utiles pour enfouir les petites lâchetés et les grands abandons.
Et le théâtre est l'exact reflet de notre société : perte de sens, essouflement de la politique culturelle ministérielle (voir l'analyse très pertinente de Robert Abirached dans le volume 2 du "Théâtre et le Prince"), et surtout, abandon de toute recherche d'un théâtre populaire.
Alors, y a-t-il une réelle différence entre le théâtre public et le théâtre privé ? Lorsque Bernard Sobel à l'honnêteté de dire qu'il a renoncé depuis longtemps à remplir sa salle avec des habitants de Gennevilliers, bravo pour l'honnêteté, dommage pour le renoncement !

Le théâtre dit public, c'est à dire subventionné par l'Etat et les collectivités locales, ne doit-il pas se poser des questions sur le répertoire, les lieux, l'esthétique, le sens, les méthodes de travail ? Des deux grands débats qui ont eu lieu ces derniers jours, organisés l'un par le Centre National du Théâtre, l'autre par France Culture, il ressort que d'une faE7on très générale et consensuelle, toute la profession a quelques exceptions près s'accorde à considérer que la notion de théâtre populaire n'a plus de raison d'être, que le théâtre doit se contenter d'une élite de spectateurs (Georges Banu à France Culture), au point que toute tentative de recherche d'un public populaire sera taxée de populisme. On va doucement vers une association entre les grosses structures du théâtre public, le théâtre privé et les tourneurs, pour monter des productions autour d'une vedette médiatisée.

Réagissant à notre expérience des Padox avec 40 détenus au Brésil, Jacques Livchine citait Barba qui, à propos des personnes avec lesquelles nous avons travaillé et de ceux qui regardaient, parle de "l'élite de la sensibilité". Ce terme est superbe, il rend compte avec beaucoup de justesse de ce public que le théâtre oublie, néglige et méprise de plus en plus.

L'UNESCO reconnaît la diversité culturelle, et cela inquiète les USA : c'est bon signe. Alors soyons divers et particuliers, que notre théâtre subventionné redevienne laboureur de terrains en friche, brasseur de cultures, et cesse d'être le témoin navré et consentant d'une fracture sociale grandissante. Aux 20 % de logements sociaux devraient correspondre 20 % de culture "sociale" en direction des exclus.

Que les conseillers théâtre et les experts des DRAC cessent de mépriser ceux qui vont sur le terrain, que la priorité à l'éducation artistique à l'école soit réelle, que le cahier des charges des Scènes nationales et des Centre Dramatiques nationaux s'ouvre à l'urgence de notre société. Ne laissons pas le terrain aux intégristes de tout poil !

Dominique Houdart


Renseignements :
Nouvelle adresse

Cie Dominique Houdart-Jeanne Heuclin
12 RUE VAUVENARGUES
75018 PARIS
Tel 01 42 81 09 28
GSM 06 11 87 62 77
Siret: 353 180 813 00035
APE 923 A
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