La vie culturelle en France a subi des dommages inestimables. Après l'été meurtrier 2003, face à un gouvernement autiste qui renvoie la culture dans les bras du MEDEF, il devient effectivement urgent, vital d'organiser la résistance et de lancer un mouvement alternatif.
Alternatif, car l'art officiel va continuer tranquillement dans les grandes institutions bien dotées, parfois talentueuses, mais paradoxales par nature, car l'art peut-il être officiel ?
L'art officiel, c'est comme un OGM, il est modifié pour plaire à la tutelle, à la critique, pour entrer dans le moule, il est génétiquement convenable, autosuffisant, il tourne sur lui-même, il est contagieux et risque de contaminer l'art en général, de créer une dégénérescence.
À côté de ces "champs culturels " tirés au cordeau, l'art a besoin de "friches culturelles", de terrains pour pratiquer l'expérimentation, la recherche, l'audace, de créer des fruits dérangeants, peu convenables, étranges, explosifs, déstabilisants.
Ces fruits culturels alternatifs ne peuvent pas pousser correctement dans les champs d'OGM, ils seraient vites récupérés, modifiés.
C'est donc un circuit comparable au circuit bio qu'il faut créer, le circuit de l'art naturel, l'art de plein champ, sans pesticides et sans nitrate. Il lui faut des espaces de liberté et de rencontre avec le public.
Avignon est l'image de cette culture à deux vitesses qui prévaut en France, dont le fossé s'est considérablement creusé le 26 juin dernier, et si un vaste sursaut n'est pas envisagé, nous assisterons à la disparition a court terme de la création alternative pour n'avoir plus que des produits OGM ? nous mettre sous la dent.
La réponse des Compagnies peut se trouver dans un rassemblement, une action unitaire dont le Off telle que nous l'avons connu peut être considéré comme une préfiguration.
L'esprit du OFF pourrait fonctionner toute l'année, en des lieux divers, sous forme de festivals régionaux, créant un circuit parallèle et alternatif, répondant ainsi au blocage de l'institution par un dynamisme de terrain. Ce serait la possibilité de créer un circuit court entre les créateurs et le public, une sorte de coopérative de spectacles, ce ne serait plus AVIGNON PUBLIC OFF, mais COMPAGNIES-PUBLIC OFFRE.
Cette réforme exige tout d'abord la création d'une association ouverte au débat, à la discussion, et gérée par un collège professionnel issu des Compagnies, avec un critère de professionnalisme et de relative longévité. En résumé, nous devons évoluer vers une association qui responsabilise les Compagnies et le Public, qui les mette en relation directe, qui leur offre des plate formes de rencontre, d'expression, d'échange, une sorte de circuit court culturel, et un véritable compagnonnage au niveau des troupes.
Une équipe collègiale serait chargée de
Ce système de solidarité doit être distinct de l'aide aux arts de l'audiovisuel et du cinéma.
Elle doit être sans frontières, et permettre de vraies relations Nord-Sud. Elle ne doit pas être le fourre-tout du tout un peu, mais le lieu de toutes les exigences dans le domaine du professionnalisme, de l'éthique du sens, de la recherche, et de la qualité.
La crise de l'été meurtrier doit rebondir sur un renouveau vivifiant pour la création.
Le temps de la culture bio est arrivé.
Dominique Houdart
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