GAZETTE SPECIALE REGION PARISIENNE
PETIT THEATRE D'OBJET DES PHILOSOPHES

Vous pourrez le voir près de Paris :

1er et 2 juin Nanterre, Festival Parades. Le 1er à 17h, le 2 à 15h15, à la Maison de la musique, Auditorium Rameau, rue des Anciennes Mairies à Nanterre. ENTRÉE LIBRE

JEAN JAURES

Il y a tout juste 100 ans, un an avant d'être assassiné à la veille de la guerre de 14, Jaurès a prononcé un discours au Pré Saint Gervais, devant plus de 100.000 personnes, pour protester contre le projet gouvernemental de faire passer la conscription à 3 ans. La Municipalité du Pré Saint Gervais va fêter cet évènement et a demandé à nos amis de la Compagnie SAMU d'organiser une commémoration festive J'aurais l'honneur et le plaisir d'interpréter Jaurès et de dire son discours, ce samedi prochain 25 mai, entre 11h et 12h, de la fenêtre de la Mairie du Pré Saint Gervais

LES PADOX REVIENNENT DU BRESIL,

du Festival de théâtre de rue de Porto Alegre , sous la houlette de Albine Sueur et Félicien Graugnard qui nous remplaçaient tandis que nous jouions au Théâtre du Chêne Noir en Avignon: Encore une belle aventure, dans la Favela de Bon Jesus (rien à voir avec la Favela de l'an dernier à Rio, le Sud est plus riche), émouvante rencontres dans une école de Samba, enthousiasme dans les rues, une spectatrice leur a crié en français 'ne me quitte pas' : l'Alliance Française de Porto Alegre fait vraiment du bon boulot, et s'est révélée un partenaire efficace et attentif.

PETIT THEATRE D'OBJET DES PHILOSOPHES

Ce spectacle évolue, de nouveaux textes ont été ajoutés récemment, pour la tournée à Langeais et en Avignon : 'L'anneau de Gygès' de Platon , 'Le mythe de Sisyphe' d'Albert Camus, et un aphorisme de Plutarque

• 31 mai Collège d'Ancenis
• 1er et 2 juin Nanterre, Festival Parades. Le 1er à 17h, le 2 à 15h15, à la Maison de la musique, Auditorium Rameau, rue des Anciennes Mairies à Nanterre
• En novembre, Prague, Festival du Croissant : ce festival est consacré à la littérature arabe et Perse, nous ajouterons donc pour l'occasion un texte de Rumi, le fondateur du Soufisme
• Octobre au Canada : au Québec, à Montréal e 'Petit théâtre d'objet des philosophes du 22 au 24 octobre à l'invitation de Louise Lapointe directrice du festival Casteliers à Montréal.

PADOX

• 28 Septembre : participation à 'l'Envol de saison' du Théâtre d'Ivry Antoine Vitez
• Octobre au Québec, à Montréal, stage Padox du 16 au 20 octobre, pour l'association Québécoise des marionnettistes (AQM) ZAZIE DANS METRO de Raymond Queneau, dans la subtile adaptation d'Evelyne Levasseur sera à nouveau à notre répertoire la saison prochaine, particulièrement au Théâtre du Chêne Noir en Avignon. Fidélité, amitié, compagnonnage.

POUR UNE MARIONNETTE POLITIQUE

Dans un monde en pleine mutation, dans lequel la politique provoque souvent un rejet de la part d'une population qui se demande si les valeurs démocratiques ne sont pas détournées en permanence, si le vote tel qu'il est pratiqué n'est pas un leurre, si un retour aux mécanismes de la démocratie athénienne (tirage au sort) n'est pas une solution, le spectacle vivant est trop souvent absent du débat, la marionnette y trouverait toute sa place.

Ce sujet entrait dans le thème abordé lorsd'un colloque à Lyon, au Musée Gadagne, dans le cadre de la Scène des Chercheurs, et le texte ci dessous a fait l'objet de mon intervention.

La marionnette est politique par définition. Tout comme elle est un objet sacré. Et son histoire balance entre ces deux pôles, toujours présents, plus ou moins émergents.

Elle demeure politique à condition qu'on s'entende sur le sens du mot politique. Au sens étroit de la politique politicienne, la marionnette a sa part de façon épisodique, et les historiens pourront dire à quel point la marionnette a joué un rôle de porte-parole quand le théâtre était interdit. Il est certain que, à de nombreuses époques, aux XVIIe et XVIIIe siècles en particulier, la marionnette a pu, avec pertinence et impertinence, dire tout haut ce que le théâtre ne pouvait pas toujours dire, étant interdit lorsqu'il ne bénéficiait pas des privilèges royaux. Et ce phénomène se retrouve dans de nombreux pays, avec Polichinelle et ses descendants.

Et puis il y a l'acception plus large de cette qualification politique quand elle concerne la vie de la cité. Dans ce cas, la marionnette est l'instrument fondamental du symbole et du transfert, elle débusque le mal social et l'extirpe ; son rôle d'exorciste, même inconscient, est permanent et rejoint le sacré.

L'histoire de la marionnette se situe entre ces deux tendances, politique et satirique, marionnette possédée, au sens diabolique du terme, qui dit, éructe, accuse, dénonce, et la marionnette exorciste, qui soigne, délivre, apaise, réconcilie.

La marionnette possédée est forte, vive, parodique, violente. C'est Guignol des origines et, bien avant, Polichinelle, Punch, Kasperl, Kasparet, toute cette tradition de la gaine et du bâton, brandie comme un poing, comme un index dénonciateur. Elle utilise la caricature, le gros trait, le comique de mots, de situation, le calembour, elle est parfois triviale, obscène, paillarde. Elle frappe, se cogne la tête, brave les interdits, interpelle le public.

L'autre versant, c'est la marionnette exorciste, politique, certes, mais appartenant davantage au domaine du symbole, de la fable. Autant les marionnettes possédées agissent dans l'urgence, autant les marionnettes exorcistes agissent sur le long terme. A la brutalité de la marionnette possédée, répond la douceur, la poésie de la marionnette exorciste. Elles prennent une valeur thérapeutique.

Les cultures sont diverses, les rituels changent, mais il y a semble-t-il des valeurs et des signes propres à l'homme, et la communauté de ces signes se trouve dans le théâtre de marionnette. Cet art a besoin d'auteurs, a besoin de se créer un répertoire qui explore ces signes contemporains. C'est le sens de ma candidature au Conseil d'administration de la Société des Auteurs (après avoir été pendant 3 ans administrateur délégué aux Arts de la rue).

Tout comme le vase ou les rayons de la roue de Lao Tseu, la marionnette crée un espace autour d'elle, irradie, aimante, c'est un point de convergence des regards et des forces contenues. Cet espace, ce cosmos a besoin d'un verbe spécifique, d'auteurs. Gaston Bachelard, dans 'L'air et les songes' écrit :Le vent pour le monde, le souffle pour l'homme, manifestent l'expansion des choses infinies.'

Amicalement
Dominique Houdart et Jeanne Heuclin



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