Compagnie Dominique HOUDART - Jeanne HEUCLIN

LE COLPORTEUR GAZETTE DE LA COMPAGNIE

Mai 2012

Calendrier de la Compagnie pour les 3 prochains mois :

' Petit théâtre d'objet des philosophes ' le 12 mai au Théâtre de la Chélidoine à Saint-Angel (Corrèze) dans le cadre d'un colloque consacré aux pionniers de la décentralisation.

Les Padox en Angleterre pour le festival Fuse à Medway du 11 au 17 juin

Création du ' Devin du village ', Opéra de Jean-Jacques Rousseau, avec Anne Baquet et le claveciniste Pierre Trocellier le 24 juillet à Trouville, 'Rencontres ‘d'été' dirigées par la Compagnie PMVV Le grain de Sable. (dossier complet dans la prochaine gazette)

Au moment où la gauche reprend les rênes de la France, un vent d'espoir souffle dans le monde culturel. C'est heureux. Mais c'est aussi le moment de faire des propositions, de lancer des projets et des idées. En suggérant peut-être un projet culturel digne de ce nom, en cherchant des nouvelles ressources extrabudgétaires, en créant un observatoire du spectacle vivant transparent, une politique d'aide à la création et de défense des auteurs. Après les entretiens de Valois qui sont restés sans suite, on rêve d'un ' Grenelle de la culture ' qui engagerait l'Etat et les collectivités. Dans l'article que j'ai donné à la revue Cassandre n°89, j'ai lancé des propositions ; Voici cet article, pardon s'il est un peu long.

LE NOUVEAU DELUGE

L'eau monte, un nouveau déluge est en cours, ce thème que l'on retrouve dans toutes les mythologies, devient contemporain, déluge d'images, d'informations, de publicités, de pollutions, de déchets radioactifs Dans la Bible et dans le Coran, Noé construisit une arche pour sauver un échantillon des espèces, dans le Mahabahrata, un homme survit, Manou, avec l'aide d'un poisson qui lui conseille de construire un bateau, en Grèce, Deucalion, fils de Prométhée, avec sa femme Pyrrha, fille de Pandora, construit lui aussi un bateau. Voici le temps du déluge, où sont Noé, Manou, Deucalion, où est l'arche qui sauvera l'espèce, qui sauvera la culture ?
Les bâtisseurs, les constructeurs de cet arche, ce sont les artistes, qui embarqueront les richesses de la mémoire et de la création, de la langue et de la poésie. Les planches de l'arche, ce sont les valeurs des artistes contemporains, ces valeurs qui évoluent rapidement depuis l'après guerre et dont voici l'examen concernant le spectacle vivant :

De l'exceptionculturelle à l'exception de la culture

Au commencement était le verbe. C'est ainsi qu'on pourrait raconter les débuts de la décentralisation théâtrale qui furent le fondement des valeurs qui animent ma génération. Le verbe, la réappropriation du verbe théâtral et poétique par une population qui, au sortir de la 2e guerre mondiale, retrouvait son unité dans les valeurs des grands textes durépertoire. Jeanne Laurent, Gignoux, Vilar, Dasté, Monnet, puis plus tard Planchon, la notion de service public, le travail avec les comités d'entreprise, un répertoire solide et ' qualité France ', où les auteurs contemporains trouvaient peu de place : voilà le paysage, voilà les éléments.

Mais dans l'ombre et sans moyens agissaient des pionniers, Jean-Marie Serreau, Roger Blin, Georges Vitaly, qui firent découvrir les auteurs contemporains, Beckett, Ionesco, Dubillard, Césaire, Genet, Brecht et Audiberti.

Enfin mai 68, redécouverte de l'agit-prop, du théâtre politique, de l'engagement.

Voilà les trois valeurs fondatrices du 3e cercle, celui des Compagnies :

C'est en s'appuyant sur ces trois valeurs que s'est constituée l'exception culturelle, longtemps soutenue et alimentée par le Ministère de la Culture.

La dérive a commencé avec la prise en main de la vie culturelle par certains élus locaux, dont les motivations étaient parfois plus électoralistes que culturelles, et l'abandon progressif par le Ministère de la culture, qui fut longtemps le gage de l'indépendance des artistes.

Autre phénomène, autre abandon : celui de la revendication culturelle par les syndicats et les comités d'entreprise. Outre les phénomènes externes, politiques, il faut noter le changement de mentalité des opérateurs culturels. Les artistes ont perdu la maîtrise des outils au profit de technocrates de la culture qui font carrière dans la profession et deviennent des intermédiaires obligés. Ceci est peut-être dû à l'irresponsabilité de certains artistes, mais le fait est là, on est passé de la vocation à la profession, du militantisme au carriérisme. Ainsi le terrain sur lequel se bâtissent les trois valeurs est devenu meuble, incertain, mouvant.

De la salle à la rue.

La pratique culturelle, elle aussi, connaît une dérive profonde et se transforme en consommation culturelle. L'individu est pris au piège de ce que Deleuze appelle des ' dispositifs de capture ' qui aboutissent à une perte d'estime de soi et à une destruction du désir. Nous ne sommes plus une communauté qui vit sa culture, mais une société de consommateurs, totalement contradictoire avec la véritable démocratie.

Ces trois valeurs

Lire la gazette du mois de :

2003

Septembre-octobre

Novembre-décembre

2004

Janvier-Février

Mars

Avril - Mai

Juin - Juillet - Août

Septembre - Octobre

Novembre - Décembre

2005

Janvier

Avril-Mai-Juin

Juillet

Août

Septembre-Octobre-Novembre

2006

Janvier-février-Mars

Avril-Mai

Juillet

Septembre

Novembre

2007

Janvier

Février

Mai

Octobre

Décembre

2008

Janvier

Mai

Septembre

2009

Février

Mars

Mai

Août

2010

Janvier

Mai

Septembre

Novembre

2011

Janvier

Février

Mars

Mai

Juillet

Août

Septembre

2012

Janvier

Février - Mars

Mai

Juillet

2013

Janvier

Février

Mars

Mai

Hommage à André Gintzburger

Septembre

Novembre

2014

Janvier