Création 2008 avec les Padox : TOUTE LA MISÈRE DU MONDE » Ce nouveau spectacle consacré à l’immigration sera créé à Oslo, sur le bateau du Nordik Black Theater, après une résidence , et des événements dans les rues et sur le toit du nouvel Opéra qui sera inauguré à ce moment-là dans le port d’Oslo. Du 7 au 19 avril 2007 À partir de cette date, le spectacle sera disponible en tournée.
« Zazie dans le métro » de Raymond Queneau
Le texte ci-dessous est la suite des deux derniers éditoriaux consacrés à une réflexion sur une autre approche de la culture, de la démocratie et de la place du citoyen.
La démocratisation de la culture reste une question sans véritable réponse. En aucun cas la politique culturelle de l’Etat, de Malraux à Christine Albanel, n’y a véritablement répondu. Et d’ailleurs, peut-elle y répondre ? La question est sans doute mal posée. Peut-être faut-il parler de démocratie et pas de démocratisation culturelle.
L’expérience de la gratuité des musées le montre bien : cette gratuité au nom de la démocratisation ne change absolument pas l’origine sociologique des visiteurs des musées. Cela rend les musées plus abordables pour ceux qui les fréquentaient déjà, mais il n’y a pas élargissement de ce public. La démocratie culturelle est une autre affaire, bien plus importante, bien plus complexe aussi, et qui demande une véritable remise en question de toutes nos habitudes en la matière. Cela voudrait effectivement dire que la culture n’est plus dispensée d’en haut, par un Etat providence et des institutions paternalistes, mais qu’elle soit une émanation du peuple. Bertolt Brecht, l’a bien analysé (cité par Jean Claude Wallach dans « La culture pour qui ? » Editions de l’Attribut p.70) : Ce qu’il faut faire, c’est définir ce qu’est le peuple. Et le voir comme une multitude pleine de contradictions, en pleine évolution, et une multitude à laquelle on appartient soi-même. En face de l’artiste, en tant que public, le peuple n’est pas seulement l’acheteur ou celui quoi passe une commande, il est aussi le fournisseur. Il fournit les idées, il fournit le mouvement, il fournit la matière, il fournit la forme. Tout cela sans unité, dans un perpétuel changement, à son image. » Placer le peuple au coeur de l’initiative culturelle, de l’origine, de la décision, de la pratique, voilà la seule voie d’une démocratie- qui peut devenir exemplaire et applicable à d’autres domaines, y compris le domaine politique. Denis Guénoun le dit, très justement dans « Le, théâtre est-il nécessaire ? » Ed. Circé Belval, cité par Jean-Claude Wallach p.71) : « Théâtre purement professionnel pour spectateurs purement avertis : tel est le modèle, la norme idéale qui préside à la vie des théâtres. Or ce modèle est celui d’un théâtre mort. La vie du théâtre ne cesse de s’agiter, mais ailleurs (…) Le contact productif de la professionnalité avec ce qui l’entoure et lui échappe est porteur de ressources qui seules augurent d’un possible dégel esthétique du théâtre. » Cette vision, dans le contexte actuel, est inenvisageable tant que l’Etat reste le décideur, l’organisateur et le pourvoyeur de subsides.
Va-t-on éternellement objecter que la démocratie directe est une utopie, que si le peuple, en matière culturelle, avait voix au chapitre, on serait envahis de théâtre boulevardier, de comiques et de frivolités. Cette objection est caricaturale et bien méprisante. Bien entendu il ne s’agit pas d’organiser la vie culturelle à coup de sondages et de médiametrie, on continuerait ainsi à développer le règne e TF1 et de la médiocrité. Une démocratie directe est obligatoirement liée à un effort d’éducation artistique dès l’école et bien au-delà, à la mise en place d’organes de réflexion et de décision mêlant publics et artistes. Tout reposerait sur une interaction entre le rôle culturel de la société et le rôle social des artistes, Oui, les artistes doivent ensemencer, faire fermenter, dynamiser la capacité culturelle de la société.
Il est essentiel de distinguer la culture et l’art, la culture est un acte de société, l’art est un acte individuel, et la fusion de ces deux concepts peut aboutir à une démocratie, à ne pas confondre avec la démocratisation qui n’est que la recherche d’un public consommateur.
Le monde dit culturel est figé dans ses certitudes. Il pourra renaître par son incertitude, ses doutes, la remise en question fondamentale de son objectif et de sa pratique.
Pratique, et pas consommation.
Acte actif et pas passif.
Participation et pas soumission.
Le programme d’une scène nationale, d’un CDN ou d’un Théâtre Municipal ne doit pas être regardé comme on regarde un programme de télévision. Le public peut être partie prenante de toutes les étapes de l’œuvre.
La culture octroyée, dispensée, est une sorte de facilité.
La culture élaborée, partagée, demande un réel effort de pédagogie, de tolérance, d’écoute et d’ouverture.
« Tous acteurs culturels » ne veut pas dire « tous artistes ».
La culture, comme la politique, comme la société, sont à la charnière entre un monde qui n’en finit pas de mourir et un monde qui n’en finit pas de naître. Cette hésitation, cette stagnation, s’appelle le consensus, qui bloque l’évolution.
La culture ne peut pas être consensuelle, elle doit exprimer la crise, la diversité, la confrontation des idées et des forces, ders artistes et des citoyens.
Dominique Houdart
Stage Padox pour les élèves de l'Ecole du Théâtre du Chêne Noir à Avignon, les 1er et 2 avril, sorties dans les rues d'Avignon les 12, 13 et 16 avril.
Nous pouvons accueillir quelques stagiaires ne faisant pas partie de l'Ecole.
Cie Dominique Houdart-Jeanne Heuclin
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